Le premier contact avec une ville se fait généralement à travers la lecture de cartes ou d’un plan. Mais le voyageur qui n’y prendrait pas garde court le risque de découvrir une surprise de taille en débarquant à Valparaiso. La surprise ? Sa topographie particulièrement accidentée !
Faut-il alors prévoir une préparation physique adaptée avant de déambuler à travers la « Petite San Francisco » ? Pas forcément, car les Chiliens ont pensé à tout… À vous la joie de découvrir les funiculaires de Valpo, les célèbres Ascensores.
Valparaiso, un développement De la mer aux Collines
L’histoire de Valparaiso débute sur les rives de la baie. Une situation qui lui permet de profiter d’un accès direct à l’Océan Pacifique. La ville devient vite l’une des portes d’entrée et de sortie principales du Chili. Et, bien sûr, une étape incontournable pour tous les navires qui relient l’Atlantique et le Pacifique en passant par le détroit de Magellan.
Par ces échanges, la cité portuaire acquiert une richesse importante et connait un développement fulgurant. La partie basse et plate, El Plan en espagnol, ne suffit plus. La population doit alors s’entasser sur la quarantaine de collines (les Cerros) qui entoure celle qui deviendra rapidement la deuxième ville du Chili.
Le lien fort qui unit Valparaiso à la mer sera d’ailleurs à l’origine d’une autre particularité de la ville : ses maisons colorées. Cette tradition proviendrait de l’usage qu’avaient pris les habitants de réutiliser les tôles peintes des containers débarqués des navires pour habiller les murs de leurs logements.
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Les Ascensores de Valparaiso, la desserte des Cerros
Alors que l’essentiel de l’activité économique et administrative de Valparaiso se concentre au bord du Pacifique, dans le quartier du Plan, les lieux de vie sont ailleurs. Ils s’éparpillent en effet sur les hauteurs de la ville, où réside la quasi-totalité de la population.
Comme les quartiers de n’importe quelle ville du monde, les Cerros ont chacun développé leur ambiance, leur style, leur identité propres. Une identité aussi fortement corrélée aux caractéristiques sociales de leurs habitants.
Car on se déplace peu d’un Cerro à l’autre. Les mouvements se font surtout entre El Plan et son Cerro de résidence, et les populations se croisent peu. Comme sur les façades des maisons, les couleurs se superposent mais elles ne se mélangent pas vraiment.
Pour faciliter la vie des habitants, les collines les mieux loties sont reliées au poumon économique de la ville par les fameux ascensores. Un moyen de transport particulier qui a participé à la renommée de Valparaiso ! Illustration des disparités sociales de la ville : sur la quarantaine de collines que compte la ville, seule une dizaine dispose aujourd’hui encore de leur ascensor…
À valparaiso, Un patrimoine historique en péril
Le premier ascensor, qui s’apparente d’ailleurs techniquement plutôt à un funiculaire, a été mis en service en 1883. Pourtant, Valparaiso en a compté à son apogée jusqu’à une trentaine à travers la ville !
Mais les incendies, les tremblements de terre ou plus simplement les frais de maintenance élevés en ont fait fermer la plupart. Aujourd’hui, ils sont désaffectés et font partie d’une histoire révolue de Valparaiso.
Pour les funiculaires restants, le Chili a décidé de les inscrire à la liste de leurs monuments nationaux en 1998. Depuis quelques années, la municipalité de Valparaiso tente en outre de préserver les plus petites lignes. Ainsi, la ville s’est mise à racheter la gestion des lignes chroniquement déficitaires.
Informations pratiques
- Valparaiso est situé à 120km au nord-ouest de la capitale Santiago du Chili (environ 2 heures de route).
- Trajet entre 100 et 300 pesos chiliens (environ 10 à 30 centimes d’euros), à régler en achetant un jeton au guichetier sur place.
- Les Ascensores peuvent se prendre indifféremment depuis le bas ou le haut des Cerros qu’ils desservent.
- Renseignez-vous avant de vous aventurer dans les Cerros, certains sont moins sûrs que d’autres. En cas de doute, faites vous accompagner d’un guide.
Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en août 2018.
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