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Ravenne, la capitale italienne de la mosaïque

À 80km à l'est de Bologne, découverte de deux sites majeurs de la mosaïque en Émilie-Romagne : la basilique Saint-Vital et le mausolée de Galla Placidia.

Ciel étoilé à Ravenne
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Lecture : 5 min

Quand on pense à l’Italie, Ravenne ne vient pas forcément en tête des propositions. Pourtant, la ville jouit d’un patrimoine culturel exceptionnel. Haut lieu de l’Italie entre l’Antiquité et le Moyen-âge, Ravenne a d’abord connu une croissance fulgurante sous l’impulsion des Romains.

Comme souvent à cette époque, c’est sa situation géographique, proche de la mer, qui lui permet de développer des échanges avec les autres villes côtières de la Méditerranée et ainsi d’accroître sa richesse.

À partir du sixième siècle, Ravenne bascule entre les mains des Byzantins, pour environ deux cents ans. Un évènement qui métamorphosera la cité, en l’émaillant de sites qui deviendront plus tard parmi les plus représentatifs du style architectural byzantin.

Mais c’est surtout un autre art qui fait la renommée mondiale de Ravenne : la mosaïque.

La mosaïque, un art qui rayonne à Ravenne

Le témoignage le plus ancien de l’art de la mosaïque a été retrouvé en Mésopotamie et serait daté d’environ 6000 ans. 

Très utilisée par les Grecs, la technique se diffusera par la suite dans tout l’empire Romain. C’est à ce moment que l’art de la mosaïque commencera à prendre une tournure artistique, alors qu’il était jusque là surtout réduit à un rôle utilitaire.

Plus tard, sous l’influence des Byzantins, l’art de la mosaïque atteint son apogée. Contrairement à ses prédécesseures, la mosaïque byzantine est essentiellement pariétale, c’est-à-dire qu’on la retrouve principalement sur les murs. Les Romains l’utilisaient plutôt comme revêtement de sol.

Les Byzantins feront émerger deux chefs-lieux pour leur art : Ravenne, en Italie, et Constantinople, l’actuelle Istanbul.

Mais, à l’inverse de Constantinople, Ravenne a été épargnée par les querelles iconoclastes. C’est à cette époque, à la fin du huitième siècle, que Constantinople se voit interdire le culte des icônes. Une grande partie du patrimoine de Constantinople sera ainsi détruit, faisant alors de Ravenne l’unique capitale mondiale de l’art de la mosaïque.

La basilique Saint-Vital de Ravenne

Ma première visite en arrivant à Ravenne a été celle de la basilique Saint-Vital, ou basilique San Vital en version originale. Comme bon nombre d’autres monuments de la ville, le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa construction s’achève en 547, après une vingtaine d’années de travaux.

La basilique Saint-Vital est notamment connue pour sa chapelle absidiale, qui abrite de merveilleuses mosaïques du sixième siècle. Elle est séparée de la nef par un arc triomphal recouvert de figures chrétiennes, qui représentent notamment le Christ et les apôtres.

On en prend plein les yeux dès le premier coup d’œil, et on ne sait rapidement plus trop où donner de la tête. Si bien d’ailleurs que le reste de la nef ferait presque pâle figure à côté. Pourtant, la coupole immaculée de peintures mériterait à elle seule le détour. Mais voilà, on est venu jusque là pour les mosaïques, et quelle claque !

Après peut-être un gros quart d’heure de contemplation, il est temps de se diriger vers un autre site exceptionnel situé à proximité immédiate de la basilique : le mausolée de Galla Placidia.

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Le mausolée de Galla Placidia : des étoiles même en plein jour !

À quelques dizaines de mètres en sortant, on trouve le mausolée de Galla Placidia. Cet édifice est plus ancien que la basilique Saint-Vital, puisque sa construction remonte au milieu du cinquième siècle.

L’histoire du site reste encore floue. L’édifice aurait été commandé par l’impératrice romaine Galla Placidia, pour accueillir sa tombe, mais il semblerait en fait qu’il ait été surtout utilisé comme lieu de prières. Les sarcophages qu’on peut y apercevoir n’ont vraisemblablement été installés que bien plus tard, au quatorzième siècle. Bien qu’on l’ait longtemps pensé, aucun n’accueillerait les restes de Galla Placidia, plus certainement inhumée à Rome.

Une fois encore, les lieux impressionnent. De l’extérieur, le mausolée ne paie pourtant pas de mine : ses dimensions sont modestes, d’une dizaine de mètres de large seulement, et on ne s’attend pas forcément à grand chose venant de ce petit bâtiment en pierres.

Pourtant, dès le seuil de l’entrée franchi, on est bouchée-bée devant un ensemble exceptionnel de mosaïques.

En particulier, le plafond est orné d’une voûte céleste étoilée assez incroyable. On reste ébahi devant la profondeur de ses bleus, des bleus qui contrastent avec les symboles religieux qui apparaissent quant à eux d’un doré puissant. C’est par exemple le cas de la grande croix chrétienne en plein cœur de la coupole.

Le site est tellement petit que les entrées des visiteurs sont fortement régulées, afin de préserver la pérennité des mosaïques. Mais si vous avez la chance d’y être un jour de faible affluence, comme ce fût mon cas, on prend plaisir à s’ébahir des minutes durant devant ce spectacle, presque seul.

Informations pratiques

  • Il est facile d’aller à Ravenne en transports depuis Bologne. En train, compter 1h10 de trajet. Aller-retour dès 15€ (voir les offres).
  • La basilique Saint-Vital et le mausolée de Galla Placidia se trouvent à environ 1 kilomètre (15 minutes de marche) de la gare de Ravenne.
  • La ville vend un billet unique qui permet une entrée sur chacun de ses sites remarquables, valable 7 jours. L’entrée du mausolée nécessite un supplément. Plus d’informations sur le site officiel.
  • Par faible affluence, compter une demie-heure pour visiter ces deux lieux. Beaucoup plus en saison, et la réservation est alors recommandée. Ravenne peut se visiter rapidement sur une journée.

Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en mai 2019.

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