C’est peut-être l’épicentre du tourisme dans le nord de l’Australie. Naturellement tournée vers la mer, Cairns est l’une des principales villes du pays et l’un des points de passage obligés lors d’un voyage en Australie. En effet, Cairns est surtout connue pour être l’une des portes d’entrée vers la Grande Barrière de corail. Pourtant, il serait dommage de faire fi des autres activités disponibles à proximité, lorsqu’on s’avance côté terre…
Car de l’autre côté du trait de côte, on retrouve une luxuriante forêt tropicale. Difficile d’accès ? Pas vraiment. En effet, l’accès à ce joyau naturel, et à ses ressources minières notamment, constitue depuis longtemps un enjeu majeur pour les habitants de la région.
Plus récemment, le tourisme a aussi su tirer partie de cette ressource naturelle inestimable. Quitte à recycler des infrastructures existantes ! L’occasion d’en prendre la plein la vue, tout en marchant dans les pas de la grande Histoire.
Sommaire de l’article :
Le Queensland, une terre de mineurs et d’agriculteurs
Les premiers peuplements de la région remontent à plusieurs dizaines de milliers d’années, par les populations aborigènes et indigènes d’Australie. Toutefois, l’histoire moderne de l’Australie est évidemment étroitement liée à celle de la colonisation britannique de l’île-continent.
Au début du 20e siècle, les premiers colons arrivent dans cette partie de l’Australie. Il s’agit essentiellement de bagnards, la colonisation du pays étant fondée sur le principe d’une colonie pénale. Les condamnés britanniques sont expulsés loin du royaume, pour purger leur peine à l’autre bout de la planète.
Il faut attendre le début des années 1840 pour que la « colonisation libre » soit lancée. Elle permet alors le développement de la région du Queensland et de son économie dans une optique de long terme.
Il faut dire aussi que les ressources naturelles ne manquent pas dans la région. En particulier, l’activité minière y est très importante. Les sous-sols du Queensland sont en effet riches en bauxite, en charbon ou encore en cuivre.
Par ailleurs, le climat tropical permet de développer une intense activité agricole. De nombreux fruits peuvent être cultivés à ces latitudes, dont la célèbre noix du Queensland, plus connue sous son nom de noix de macadamia. La canne à sucre y est également bien présente.
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Kuranda, une ville minière à désenclaver grâce au train
Le développement économique du Queensland voit surgir hors de terre plusieurs grandes villes. C’est le cas par exemple de Cairns, Port Douglas ou Innisfail. Toutes sont situées proches de la façade maritime, car l’intérieur des terres est difficile d’accès à cause de la forêt tropicale. Ces villes se feront longtemps concurrence.
Mais pour exploiter efficacement les nombreux gisements miniers de la région, des petites villes doivent aussi voir le jour au milieu de la forêt tropical du Queensland. Il faut en effet loger les mineurs, au plus près de leur lieu de travail.
Ces villages sont par nature isolés, et le climat capricieux du Queensland peut conduire à des catastrophes. C’est notamment le cas durant la saison humide de 1882 : des intempéries importantes coupent les rares voies d’accès à ces villages. La population se trouve prise au piège, sans possibilité de ravitaillement en vivres. C’est le début d’une famine qui marquera pour longtemps les esprits des populations du Queensland.
L’année suivante, les politiques se saisissent du sujet. Année électorale oblige, le ministre des travaux et des mines fait une grande annonce. Il affirme sa volonté de sécuriser les approvisionnements et de lancer un grand chantier d’aménagement du Queensland par le rail.
La construction du train panoramique de Kuranda : un chantier hors norme
Le défi est de taille, car il faut trouver un tracé adapté entre la forêt tropicale et un relief très escarpé. Plusieurs années d’études techniques seront nécessaires avant de sélectionner le projet qui parait le plus prometteur.
Comme on l’a écrit plus haut, plusieurs villes côtières se font concurrence et souhaitent chacune tirer leur épingle du jeu. Et c’est finalement la ville de Cairns qui raflera la mise !
Le chantier du train panoramique de Kuranda débutera en mai 1886. La ligne entre Cairns et Kuranda n’ouvrira qu’en juin 1891, après cinq années d’intenses travaux. Le chantier mobilise jusqu’à 1500 travailleurs en simultané, principalement des immigrés irlandais et italiens. À lui tout seul, le chantier aura contribué à dynamiser la région. Un enjeu de taille est de bâtir suffisamment d’hôtels pour être en mesure d’héberger tous les compagnons du chantier. Des efforts qui prépareront plus tard l’essor du tourisme…
Aujourd’hui, l’exploitation minière a évolué, même si elle reste encore une industrie importante en Australie. Le train panoramique de Kuranda, quant à lui, est devenu une attraction touristique incontournable du Queensland et des environs de Cairns.
Le trajet du train panoramique de Kuranda en détails
Au départ de la gare de Kuranda, à quelques minutes du centre de la ville éponyme, le premier arrêt a lieu aux Barron Falls. Ici, il n’y a pas de gare à proprement parler. Mais le train s’arrête une dizaine de minutes et permet à ses voyageurs de descendre sur un quai rudimentaire. Des plateformes d’observation offrent un panorama époustouflant sur les chutes Barron (Barron Falls), d’une hauteur de 125 mètres environ. Placées en aval d’un barrage, leur débit est surtout impressionnant après les pluies de la saison humide.
Plus loin, les Stoney Creek Falls, aussi connues sous leur autre nom de Diwunga, apparaissent. Pas d’arrêt cette fois, et pour cause : le train se trouve sur un pont impressionnant, perché à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du vide ! Le pont est incurvé et c’est un bon moment pour immortaliser en photo les wagons du train. Il faut dire aussi que les rames sont d’époque, certaines étant donc plus que centenaires…
La descente se poursuit ensuite progressivement vers Cairns. Aux abords de la gare de Freshwater (Freshwater station), le train se fraie un chemin au milieu des plantations de canne à sucre. Un des nombreux autres trésors du Queensland.
Le trajet de 37 kilomètres qui sépare Kuranda de Cairns se parcourt en un peu moins de 2 heures. Durant ce trajet, on aura tout de même traversé quelques 55 ponts, 98 virages et 15 tunnels creusés… à la main ! Un périple au cœur d’un écrin naturel saisissant, qui permet en plus de se remémorer (ou de découvrir) un pan singulier de l’histoire du Queensland.
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Informations pratiques
- Il est possible de prendre le train dans les deux sens, depuis ou vers Kuranda. Compter 50 AUD (environ 35€) l’aller-simple, et 76 AUD (environ 50€) l’aller-retour dans la Heritage Class, la classe la moins chère et largement suffisante pour profiter du voyage.
- Attention, les horaires des trains sont très limités (deux aller-retours par jour seulement). Pensez à vérifier les horaires sur le site officiel du train panoramique de Kuranda avant toute excursion.
Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en août 2019.
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