Ancienne colonie britannique jusqu’à sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong a su garder un certain nombre de clins d’œil à son passé. Et notamment un certain goût pour les impériales… Dans cet article, on vous emmène ainsi à la découverte d’une curiosité historique de la ville qui, pourtant, passerait presque inaperçue : ses tramways.
Si l’on connaît tous les célèbres bus à impériale anglais, qu’on aperçoit d’ailleurs aussi très communément dans les rues de Hong Kong, ici, même les tramways sont passés en version à deux étages !
Les transports en commun à Hong Kong
Aujourd’hui, Hong Kong est peut-être l’endroit qui dispose du réseau de transports le plus performant au monde. Armée de sa célèbre carte Octopus, le passe de transports local, près de 90% de la population utilise les transports en commun pour ses déplacements quotidiens, l’un des pourcentages les plus élevés au monde. Le passe est d’ailleurs tellement populaire qu’il peut faire office de carte de paiement dans la plupart des magasins.
Fondé en 1904, alors que le territoire était encore sous la domination de l’Empire colonial britannique, le réseau de tramways a marqué le début de l’essor des transports publics à Hong Kong.
En dépit d’agrandissements successifs durant son siècle d’existence, le réseau de tramways est resté cantonné au niveau du nord de l’île de Hong Kong, où se concentre la majeure partie de son activité économique, avec la péninsule de Kowloon de l’autre côté de la baie, sur le continent.
Pendant longtemps, et notamment avant l’extension du métro vers l’ouest en 2014, le tramway constituait le seul moyen de transport disponible pour rejoindre le poumon économique de Hong Kong, depuis les quartiers chinois entre Sheung Wan et Kennedy Town.
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Des tramways de un à deux étages
À leur origine, les voitures du réseau de tramways de Hong Kong n’étaient composées que d’un étage. Mais devant le succès du réseau, la première voiture à impériale fût introduite dès 1912. L’étage, alors ouvert en terrasse sur l’extérieur, était réservé aux passagers de première classe, les autres passagers en troisième classe (oui, il n’y avait pas de deuxième classe !) devant se contenter du niveau inférieur.
Mais le climat hongkongais n’est pas toujours des plus cléments ! Et nombre de passagers aisés ont rapidement commencé à se plaindre de la terrasse quand il se mettait à pleuvoir… Dès 1913, des toits tissés en toile sont installés. Il faudra attendre 1928 pour qu’une nouvelle génération de tramways à impériale, bien étanche cette fois-ci, fasse son apparition sur les lignes.
Des voitures à un étage seront de nouveau déployées, mais sous forme d’extensions, des sortes de « caravanes » attachées à l’arrière des voitures à impériale, à partir de 1965 et pour faire face à l’augmentation constante du trafic de passagers. Ce système perdurera jusqu’en 1982, date à laquelle ce système d’extensions sera retiré.
Aujourd’hui, un réseau modernisé
En déambulant à travers l’ultra-moderne quartier de Central, au milieu des banques et des gratte-ciel qui rivalisent d’audace architecturale, on entend encore, toutes les deux minutes environ – la cadence des tramways ! – le vrombissement tonitruant des voitures à impériale.
On prend toujours autant de plaisir à attendre son tour sur l’un des minuscules quais au milieu des voitures, où l’on patiente avant l’arrivée d’un tramway qui vient nous frôler avant de s’arrêter avec fracas pour permettre la montée et la descente. À bord, le confort est toujours aussi spartiate, sur les durs bancs certes passés du bois au plastique, mais on s’émerveille toujours devant la perspective qu’offre l’impériale sur les rues bondées de Hong Kong.
Alors certes, on n’y monte plus « à la volée » comme c’était peut-être encore possible auparavant (sécurité oblige), et les fameuses « boîtes à pièces » où jeter les quelques dollars que coûte le trajet ont été progressivement remplacés par des lectures de carte Octopus.
Le prix du confort de la modernité, qui ne retire rien au charme ancestral des tramways de Hong Kong.
Informations pratiques
- Contrairement au reste du réseau de transports hongkongais (notamment le métro), le coût du trajet est fixe, quelque soit la distance parcourue. Compter environ une trentaine de centimes d’euro.
- Quelques rames historiques sont maintenues pour des virées touristiques, et notamment les tours TramOramic.
- Le saviez-vous ? Le tramway de Hong Kong est aujourd’hui exploité… par la RATP !
Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en novembre 2016.
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