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À Macao, un morceau de Portugal en Chine

Découverte à pied de Macao, aisément accessible en ferry depuis Hong Kong. L'occasion d'en apprendre plus sur l'histoire de l'ancien comptoir portugais en Asie.

Façade des ruines de Saint-Paul à Macao
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Lecture : 6 min

À l’image de sa voisine Hong Kong, Macao est une ville de mélanges entre les cultures orientales et occidentales. Comme sa voisine, Macao fait aujourd’hui partie de la République populaire de Chine, avec toutefois un statut spécial. Alors que Hong Kong a été rétrocédé par le Royaume-Uni en 1997, Macao était jusqu’en 1999 une province ultramarine du… Portugal ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en débarquant à Macao, cela se voit toujours un peu…

Certes, Macao a aussi des allures de Las Vegas ! À moins que ce ne soit l’inverse, en fait… car on l’ignore parfois, mais les nombreux casinos de Macao brassent un chiffre d’affaires encore plus important que sa lointaine cousine du Nevada. C’est aujourd’hui de là que Macao tire sa richesse.

Mais dans cet article, c’est bien à travers une exploration des traces venues tout droit du passé portugais de Macao que je vous emmène.

Une architecture colorée qui rappelle le Portugal… en Chine !

À peine descendu du Ferry qui m’amène à Macao depuis Hong Kong, la première impression ne laisse aucun doute. Ici, on a changé d’univers ! Le quartier à proximité du terminal est entouré de casinos et d’hôtels de luxe. Ça change de l’atmosphère de l’île de Lantau et du Bouddha géant de Tian Tan, que je visitais quelques jours plus tôt ! Dès les premiers mètres de marche, le regard se pose déjà sur de premières inscriptions écrites… en portugais !

Les noms de rue rappellent le passé lusitanien de la région. En remontant l’avenue du Docteur Rodrigo Rodrigues, on lève la tête vers un nouvel édifice particulièrement rocambolesque. C’est l’imposant Casino Lisboa. On ne peut pas le rater ! Je me risque à faire un pas à l’intérieur. Les machines à sous pleuvent, dans une ambiance qui rappelle Las Vegas.

Il faut avancer encore un peu pour rejoindre les quartiers plus pittoresques de Macao. Si certains immeubles présentent l’architecture un peu stéréotypée des barres de logement chinoises, d’autres détonent par leur caractère coloré. On retrouve l’architecture typique des villes portugaises : façades colorées, immenses colonnades, trottoirs portugais en pavés (les calçadas).

Avec tous ces ingrédients réunis, on se croirait presque à Lisbonne ! Une sensation particulièrement étonnante, à une heure de bateau de Hong Kong…

Casinoa Lisboa à Macao
L’imposant Casino Lisboa n’a rien à envoyer à ses cousins de Las Vegas

L’emblème de Macao : la façade de l’église de la Mère-de-Dieu de Macao

À quelques mètres de là, au détour d’une rue animée du centre de Macao, mon regard accroche soudain le monument emblématique de Macao. Légèrement en hauteur par rapport à la rue, il s’agit d’une… façade en ruine !

Oui, mais pas de n’importe quelle ruine. Ce monument, c’est ce qu’il reste de l’ancienne église de la Mère-de-Dieu de Macao. L’église fut bâtie durant la première moitié du 17e siècle, par des jésuites portugais. Ils fonderont alors le collège Saint-Paul de Macao. La mission jouera un rôle important dans la diffusion des cultures de l’Extrême-Orient au sein du comptoir portugais.

La façade de l’église de la Mère-de-Dieu de Macao, aussi appelée ruines de Saint-Paul, témoigne de ces échanges culturels. Son architecture est ainsi imprégnée de traces d’inspiration chinoise, japonaise ou portugaise. Un métissage rare dans l’architecture d’Extrême-Orient, et unique à Macao. Du haut de l’escalier qui mène au pied de l’édifice, je prends le temps d’admirer cette façade étonnante et d’en repérer les éléments caractéristiques : là un lion, là une caravelle, là une fleur de chrysanthème…

Mais au fait, pourquoi ne reste-t-il aujourd’hui plus qu’une façade ? En fait, un vaste incendie a ravagé l’église de la Mère-de-Dieu de Macao en 1835. Seule la façade est restée debout. Les autorités portugaises, dont l’influence coloniale commençait à décliner, refusèrent de payer pour remettre en état l’édifice. Ils décident tout de même de conserver la façade.

Depuis, la façade a été sécurisée et les ruines de Saint-Paul sont devenues un site incontournable de Macao. Des fouilles archéologiques ont permis de déterrer un certain nombre de reliques. Un musée aménagé à l’ancien emplacement de l’église expose les pièces depuis restaurées.

Détails de la façade des ruines de Saint-Paul à Macao
L’architecture de la façade de l’église de la Mère-de-Dieu de Macao mélange des détails de style chinois, japonais et portugais

Dans l’assiette aussi, des traces visibles du Portugal en Chine

Après une courte visite du musée archéologique, sur laquelle le voyageur pressé pourra faire l’impasse, je redescends dans les rues animées de ce quartier central de Macao. Ici, les petites échoppes sont nombreuses, en particulier les magasins de nourriture.

L’occasion de constater que le passé portugais de Macao se manifeste aussi dans l’assiette des habitants. Les vitrines sont en effet remplies de… pasteis de nata ! Vous savez, ces petites tartelettes à la crème, particulièrement savoureuses… originaires de Belém, aujourd’hui un quartier de Lisbonne.

En fait, les pasteis de nata sont aujourd’hui très populaires en Chine. Ici, on les appelle dan ta (蛋挞), ou egg tarts en anglais (tartes aux oeufs), et non sous leur nom portugais comme on en a l’habitude en France.

Si la recette a fait son bout de chemin en Chine, c’est grâce à la présence portugaise à Macao ! Les portugais ont en effet introduit ce dessert savoureux à Macao, qui s’est progressivement propagé dans toute la chine. Depuis la fin des années 1990, aidés par des chaînes de fast food qui les ont introduit à leur menu, les pasteis de nata se sont répandus partout en Asie. 

Que ce soit avec les casinos ou le soft power culinaire, Macao semble donc aussi s’inspirer du modèle américain. Mais, à l’issue de ce court séjour d’une journée à Macao, elle restera surtout pour moi un petit bout de Portugal en Chine.

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Informations pratiques

  • Macao dispose de son propre aéroport, mais le plus simple pour y accéder est d’y venir en ferry depuis Hong Kong. La compagnie TurboJET relie les deux centre-villes en une heure, avec de nombreux trajets chaque jour. Les billets démarrent à partir de 175 $ (environ 20 euros). Plus d’information sur le site officiel de la compagnie TurboJET.
  • Il est tout à fait possible de faire l’aller-retour à Macao sur une journée depuis Hong Kong, en faisant un tour rapide des principales curiosités à voir à Macao. Tout est facilement accessible à pied (d’ailleurs, à Macao, il n’y a pas de tramway comme à Hong Kong !).
  • Comme Hong Kong, Macao dispose d’un statut spécial, avec des modalités d’accès sans visa plus souples que la Chine continentale.

Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en novembre 2016.

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