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Les tours de Bologne, ça vaut le détour !

Dans la capitale de l'Émilie-Romagne, en Italie, les tours Asinelli et Garisenda trônent au cœur de la ville. Des vestiges d'une tradition ancienne à Bologne.

Vue sur Bologne depuis le sommet de la tour Asinelli
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Lecture : 5 min

Il ne faut pas le cacher : l’une de mes activités préférées à Bologne, c’est bien sûr… manger ! Détrompez-vous, il ne s’agit pas de tester les spaghettis à la bolognaise, plat fameux qu’on retrouve partout dans le monde, sauf dans les restaurants de la ville de Bologne… Ici, on cuisine certes un plat de pâtes avec une sauce à base de viande, mais il s’agit des tagliatelle al ragù. Non moins délicieux !

Mais même si vos yeux sont davantage attirés par les cartes des (nombreux) restaurants ou terrasses de la ville, vous ne pourrez pas les manquer. Je parle d’un des joyaux architecturaux de Bologne, ses deux tours jumelles.

Depuis presque un millénaire, la tour Asinelli et, plus modestement, sa voisine la tour Garisenda, culminent au-dessus de la capitale de l’Émilie-Romagne. Une petite ascension sportive s’avérait dès lors incontournable.

Les tours Asinelli et Garisenda, les tours jumelles de Bologne

À quelques encablures de la Piazza Maggiore, véritable centre névralgique de Bologne, elles sont là. Au bout de la Via Rizzoli, à l’intersection avec la Strada Maggiore et la Via San Vitale. Deux tours voisines et immanquables, si proches et en même temps si différentes.

La tour Asinelli est la plus haute des deux tours de Bologne. Elle culmine à 97,2 mètres de hauteur. Ce qui en fait ainsi la plus haute tour de Bologne, tous édifices confondus. La tour Garisenda est l’autre tour voisine. Celle-ci ne culmine qu’à 48 mètres de hauteur.

Mais pourquoi parle-t-on des tours « jumelles » de Bologne, alors qu’elles sont d’apparence très différente ? Car cela n’a pas toujours été le cas !

À y regarder de plus près, elles présentent une architecture assez similaire, à base carrée. À l’époque de leur construction, au début du 12e siècle, les deux tours devaient bel et bien être identiques. Elles culminaient alors chacune à une soixantaine de mètres de hauteur.

La tour Asinelli aurait été progressivement surélevée jusqu’à atteindre sa hauteur actuelle. La tour Garisenda, quant à elle, a dû être partiellement détruite au 14e siècle. Un affaissement du terrain qui la supporte menaçait en effet la tour de s’effondrer définitivement. Diminuer sa hauteur est alors le subterfuge trouvé pour la sécuriser. Reste que la tour Garisenda continue encore de pencher de près de 3,8° ! C’est toujours un peu moins que la tour de Pise…

Les tours, une caractéristique typique de l’architecture bolognaise

Si les tours jumelles de Bologne sont devenues des emblèmes de la capitale de l’Émilie-Romagne, elles ne sont pas les seules. Une vingtaine de tours, datant de la même époque, tiennent encore debout à travers la ville. Monter tout en haut de la tour Asinelli est encore le meilleur moyen de les admirer…

Car Bologne est bien une ville verticale. De nombreuses tours sont en effet construites dans la ville, notamment au cours des 12e et 13 siècles. C’est une construction complexe : il faut une certaine aisance avec les arts et les techniques de l’architecture.

Autre motivation, construire une tour est assurément un bon moyen de montrer la puissance de la famille commanditaire ! La construction d’une seule de ces tours peut en effet nécessiter jusqu’à dix ans de travaux.

Combien de tours ont pu coexister dans les rues de Bologne ? Plusieurs historiens ont cherché à l’estimer, en conduisant d’importants travaux de recherche à travers les archives notariales de la ville. Le plus célèbre d’entre eux, le comte Giovanni Gozzadini, avait recensé jusqu’à 180 tours. Manque de chance : il en avait compté certaines plusieurs fois, ne tenant pas compte des changements de propriétaire… Plus raisonnablement, une centaine de tours aurait pu tout de même être aperçues dans les rues bolognaises.

La vue sur la cathédrale San Pietro et son campanile
Les tours carrées sont typiques de l’architecture de Bologne, et plusieurs vestiges subsistent à travers la ville, comme près de San Pietro

L’ascension de la tour Asinelli, pour un beau panorama sur Bologne

La tour Asinelli, la plus haute des deux tours jumelles, est ouverte au public. On aurait tort de se priver d’une ascension à son sommet, pour profiter d’une jolie vue sur Bologne et ses environs !

L’ascension n’est pas des plus difficiles. Il faut certes grimper un long escalier de bois de 498 marches ! Celui-ci serpente le long de la structure de la tour, et offre à lui seul un regard intéressant sur l’architecture des lieux.

Une fois arrivé au sommet de la tour Asinelli, on peut profiter d’un panorama exceptionnel sur Bologne et ses environs. On pourra notamment prendre le temps de chercher du regard les nombreuses tours carrées qui émaillent encore le paysage de la capitale de l’Émilie-Romagne. Non loin de là, on pourra notamment apercevoir quelques spécimens près de la cathédrale di San Pietro, près de la Piazza Maggiore.

Mais ce qui attire le regard, c’est bien la colline verdoyante du Monte Guardia. Un véritable poumon vert accolé à la ville de Bologne. Le sanctuaire Madonna di San Luca, à son sommet, est visible lorsque le temps s’y prête.

C’est bientôt l’heure de redescendre, par le même chemin. Un effort moins éprouvant dans ce sens-là. Et qui vous donnera bonne conscience ce soir, au moment de profiter d’un aperitivo mérité…

Informations pratiques

  • La réservation est obligatoire pour monter en haut de la tour Asinelli. Vous pouvez tenter le jour même s’il n’y a pas trop d’affluence, sinon il vaut mieux réserver en ligne sur le site officiel de l’office du tourisme régional.
  • La tour est ouverte tous les jours, entre 10h et 19h. Les rendez-vous pour l’ascension se font tous les quarts d’heure (à heure pile, 15, 30 et 45).

Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en mai 2019.

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